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UNE QUALITÉ DE PRÉSENCE

  • bsevaistre
  • 3 juin 2024
  • 1 min de lecture

« La vie c'est 777 histoires en même temps. » (Bert Schierbeek)


Pour attraper ces 777 histoires que chacun croise chaque matin et laisse s'échapper par fatigue ou par distraction, il faut posséder l'adresse et l'obsession d'un chasseur de papillons. Capacité que je m'efforce de cultiver au quotidien pour la réalisation de mes films.


Afin d'assurer une discrétion optimale indispensable à la recherche de l'émotion, j'assure moi-même

l'image simultanément à la réalisation, le son étant enregistré par les ingénieurs du son avec qui j'ai

l'habitude de travailler (Benoit Canu, Philippe Legay). Casque sur les oreilles, je tourne essentiellement «au son », guidé par les dialogues qu'ils me donnent à la perche.


Le choix d'une équipe technique réduite participe à l'installation d'une certaine qualité de présence. C'est cette présence qui est la base du dispositif. Il est question avant tout d'un climat, d'un mode de relation, d'une disponibilité, d'une éthique. Ma caméra est discrète, muette, réactive et je tourne les scènes en continu privilégiant les plans-séquences. Elle est proche des gens mais jamais un obstacle.


Filmer, ce n'est pas surveiller ce qui se passe dans l'œilleton de la caméra. C'est, tout au contraire, être présent à ce que l'on filme, être sensible à la présence de la personne filmée, être réceptif de façon instinctive, animale à sa respiration. Dans tous les cas, l'art, ou le secret du cinéma direct, est d'être attentif à la singularité de l'instant, à sa fracture.

 
 
 

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